Ce mercredi 27 janvier 2016, les Badjimounès étaient invités par la commune dans le cadre du concours "Mon beau sapin de Noël".
Quoique n'ayant pas décoré nos sapins et l'éclairage étant hors concours, l'ambiance harmonieuse de notre village fut récompensée.
Notre beau village, dans son unité architecturale, arborant une bonne trentaine de sapins et de guirlandes d'une même lumière chaleureuse nous a permis d'obtenir "une mention spéciale" et un prix qui nous permettra de nous désaltérer agréablement lors de nos prochaines réunions de comité. Merci à l'échevinat du tourisme.
Cette reconnaissance ajoute une note d'enthousiasme supplémentaire à notre désir de rendre la vie de Bagimont encore plus agréable à ses habitants et visiteurs.
Ce dimanche, "Je marche pour ma forme" au départ de Bagimont.
Le parcours des "baraques" avec retour par la France soit sept kilomètres le matin.
Un petit barbecue au quartier de "la cuve".
Nous espérons encore améliorer nos possibilités d'accueil l'année prochaine.
Cinq kilomètres restaient à parcourir l'après-midi sous un "grand bleu" lumineux.
Publié le 09/07/2015 (Corrigé fin juillet 2015)
Récit de glorieuses anecdotes du passé en compagnie de deux anciens qui parlent, non pas le wallon, mais le dialecte champenois.
Une petite place, une église assez récente, de belles maisons ardennaises. Le décor est magnifique à Bagimont. Tout est calme, dans ce petit bout du monde, situé entre l'effervescence touristique de Bohan, plus bas sur la Semois, et la frontière française, à 500m de l'autre côté. André se souvient.
"Dans le temps, il y avait beaucoup d'enfants. Mon père tenait un commerce alimentaire. Il y avait un café, une école."
André est un des 4 ou 5 bagimontois d'origine qui vivent au village. Il a longtemps vécu au nord du pays, mais il est né ici, et y est revenu à sa pension. A côté de chez lui, la maison d'Eliane. Elle revient du cimetière, où elle a nettoyé les tombes, pour la fête du village.
"Dans le temps, la fête durait quatre jours. Il y avait des carrousels, on dansait. Les hommes allait au café. Il y avait beaucoup de monde, on en parlait beaucoup. De nombreux Français venaient également."
Voilà pour les souvenirs du passé. Mais le présent?
Une phrase que les habitants connaissent bien. Car la quiétude et l'architecture participent à l'attrait du village. Un comité s'est créé ici, les "Badjimounès", pour donner un coup de neuf aux lieux de détente, comme les jeux extérieurs. Calme, oui, c'est important, mais ça ne veut certainement pas dire mort. C'est le message que nous font passer les membres de ce comité, exemples à la clef: la fête du village et autres réjouissances entre voisins . Certes, des résidences secondaires sont implantées, mais il n'y pas que ça. "Il y a un véritable esprit chez les membres du comité. L'objectif est de bien vivre à Bagimont, sans volonté d'exclure les résidents secondaires, nous explique l'un deux."
A Bagimont, on ne parle pas Wallon mais Champenois. Un dialecte français (de Champagne, donc) parlé aussi à Sugny, et dans quelques autres villages du coin. Mais chaque village a ses variantes. En fait, c'est même encore plus subtile que cela.
"Les linguistes ont déterminé que 5 villages parlaient le Champenois, nous explique Roger Nicolas, un passionné d'histoire locale, auteur d'un recueil du parlé champenois.Mais il n'existe pas de frontière distincte entre le Wallon et le Champenois. Plus vous allez vers la France, et plus il y aura du Champenois, et plus vous allez vers le nord et plus il y aura du Wallon."
A l'oreille, d'ailleurs, nous reconnaissons beaucoup de wallon lorsqu'André et Eliane nous parlent. La distinction théorique effectuée par les linguistes s'est effectuée lorsque Roger et d'autres passionnés ont décidé de recueillir et recenser des mots auprès, justement, des anciens de la région.
"D'ailleurs, si vous demandez à un habitant de Bagimont s'il parle Champenois, il vous répondra que non. Pour lui, il parle le patois."
Nicolas Lembrée, Journaliste
J.-D. Urbain, « Le résident secondaire, un touriste à part ? », Ethnologie française , tome XXXII
Ni indigène, ni étranger. Ni inclus, ni exclu. Le résident secondaire n'est pas un touriste mais un résident au statut incertain : selon l'anthropologue Jean-Didier Urbain, il s'agit d'un nomade polysédentaire, d'un « visiteur » périodique ou encore d'un « habitant de l'intervalle », entre ville et campagne.
Afin de rendre raison d'un tel choix de résidence et d'évaluer ses impacts sur la société locale, cet anthropologue adopte le point de vue du résident secondaire, dont il cherche à saisir la psychologie et le vécu.
Par quoi, alors, le citadin est-il séduit ? Par le goût de la tradition ou celui du terroir, par le retour aux racines ou la convivialité villageoise retrouvée, par la vie au contact de la nature ?
J.-D. Urbain s'attache, en réalité, à dépasser les explications traditionnellement avancées pour rendre compte de cette pratique. Il avance une thèse qu'il qualifie lui-même d'iconoclaste : ce serait l'attrait pour une vie caractérisée par l'irresponsabilité civile et politique qui expliquerait un tel choix résidentiel. Le résident secondaire serait ainsi séduit par un « mode de vie soustrait à la gravité sociale et à ses règles communes ».
Nombre de résidents secondaires auraient alors tendance à se déresponsabiliser en matière de préoccupations collectives. Dans divers témoignages, les résidents secondaires insistent de fait sur leur désir d'isolement, qui se concrétise par la volonté de dissimuler sa résidence et d'en faire un véritable « jardin secret ». Il apparaît ainsi que l'attrait du résident secondaire pour la campagne répond davantage à un désir d'« abstraction sociale » que de retour aux traditions ou de découverte touristique.